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LA SAINTE  RENCONTRE     (1er  février 2009)

 

De fête en fête, de liturgie en liturgie, l'Église ne cesse de nous appeler à la rencontre du Christ. Combien plus aujourd'hui en cette Fête de la Sainte Rencontre, Fête de la Rencontre du Fils de Dieu fait homme avec son peuple, Fête de la Rencontre du peuple de Dieu avec le Sauveur incarné. Quelle conscience en avons-nous aujourd'hui? Dans quel esprit vivons-nous cette rencontre avec le Seigneur?

Trop souvent nous donnons à nos fêtes l'apparence d'un ritualisme convenu, trop connu pour qu'une rencontre authentique et véritable avec le Seigneur y soit vécue en profondeur. Que devient alors le sens de telles célébrations? Peut-on encore appeler cela Fête quand la joie et l'espérance paraissent trop peu présentes? Pourrions-nous alors nous exposer aux reproches du Christ à l'Église de Sardes « Je connais ta conduite; tu passes pour vivant, mais tu es mort.

Qu'un tel assoupissement spirituel remonte au tout début du christianisme ne nous rend pas quitte pour autant. Toute Liturgie, toute Fête en Église doit rester une Rencontre vivante avec le Christ. Rencontre qui est, chaque fois, sacramentelle ment un événement toujours nouveau, toujours unique, toujours égal a lui- même. Rencontre qui est spirituellement pour chacun de nous renouvellement baptismal, effusion inépuisable de l'Esprit Saint et ouverture à la Grâce du Huitième Jour.

Alors, dans quel esprit célébrons-nous aujourd'hui cette Fête de la Sainte Rencontre avec le Seigneur? Le vieillard et prophète Syméon, lui, l'a vécue dans l'Esprit Saint. C'est l'Esprit qui a poussé Syméon au Temple pour qu'il y reçoive des mains de la Toute-Pure le Verbe de Dieu incarné. Devant le Christ enfant, Syméon s'est présenté revêtu de l'Esprit Saint et a prophétisé dans l'Esprit. Qui de nous peut se présenter ainsi devant le Seigneur? Celui qui se fait le serviteur du Seigneur, selon l'oracle d'Isaïe: « voici mon serviteur que J'ai choisi [...] Je placerai sur lui mon Esprit. Bien sar, la prophétie s'adresse au Christ, au Fils de Dieu Lui-même, mais aussi à tous ceux qui, aujourd'hui, se font serviteurs avec Lui. Nous devrions célébrer chaque Liturgie, chaque Fête, comme si ce devait être la première aussi bien que la dernière. C'est ce que fit Syméon. Il a attendu toute sa vie cette Rencontre. Quand elle s'est réalisée, à l'accomplissement de toute une vie de fidélité, Syméon a rendue grâce en disant « Maintenant, Maître, tu laisses aller en paix ton serviteur selon ta Parole car mes yeux ont vu ton salut. De même, à chaque liturgie, à chaque Fête c'est le salut de notre Dieu que nous voyons et que nous vivons, à la fois' réellement et par avance, et tout particulièrement en cette Fête de la Sainte Rencontre. Ce salut de notre Dieu est gloire pour Israël, « Car, dit Jésus, le salut vient des juifs.)} Il a fallu l'existence sacrificielle du petit peuple de Dieu, pour qu'y surgisse, au terme de bien des vicissitudes et de souffrances, le Verbe Incarné, accomplissement d'une double fidélité de Dieu pour son peuple et du peuple pour son Dieu.

En Syméon, le peuple de Dieu désormais reconnaît dans le Christ Jésus le seul et unique prêtre de la création. À ce moment la Gloire de Dieu abandonne le temple de Jérusalem, pour reposer sur le Verbe fait chair, une fois pour toute. Ainsi s'opère désormais la rencontre d'Israël, ancien et nouveau, avec le Christ. Le temple de Dieu, ce lieu de la Gloire de Dieu depuis que Salomon l'avait édifié et les juifs reconstruit, ce temple n'est plus que le témoignage d'une foi appelée à se surpasser dans le renouvellement complet. C'était un temple fait de main d'homme, lieu d'un culte sanglant et vain, puisqu'il fallait le renouveler quotidiennement. Désormais le culte appartient au seul Grand-Prêtre, le Christ lui- même, venu s'incarner pour instaurer, par son propre sacrifice, accompli une fois pour toutes, un culte éternel en Esprit et en vérité. Illuminé par l'Esprit Saint, Syméon peut maintenant rejoindre ses ancêtres et leur annoncer la venue du Jour du Seigneur.

La venue de Jésus au temple, son passage des mains de Marie sa Mère à celles de Syméon, a été le signe du renouvellement de toutes choses. Est-ce que notre venue au-devant du Seigneur en cette Fête de la Sainte Rencontre, l'écoute de sa Parole dans nos cœurs et bientôt la manducation de son Saint Corps et de son Saint Sang, ne doivent-ils pas être pour nous un signe de renouvellement aussi profond, aussi total?

Certes le Christ est venu aussi pour être signe de contradiction, occasion de chute et de renouvellement. Certains ne le supportent pas: « nuques raides, cœurs incirconcis, toujours vous résistez à l'Esprit Saint, » leur lance Étienne. Ceux-ci rencontrent le Seigneur dans la douleur, le déchirement, le doute peut-être, pourtant, même ainsi, ils reconnaissent et ils attestent. En définitive n'est-ce pas mieux que l'eau tiède dont nous nous satisfaisons parfois si facilement, mais que le Christ vomit de sa bouche? Allons donc tous toujours joyeusement au-devant du Seigneur, dans l'exultation et l'action de grâce. Allons à la rencontre du Christ qui vient, dans le renouvellement de nos cœurs et dans le renouveau du monde. Amen.

                                                                                                                                                            p.M.S.
Tag(s) : #Culte Orthodoxe - Ορθόδοξη Λειτουργία
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